travail et retravail
"On n'est pas là pour rigoler, faut mettre les mains dans le cambouis", voilà en substance ce que je me suis dit au cours des quelques jours de réflexion que je me suis accordé après la lecture de la 5e mouture du scénario du court-métrage que je compte tourner cet hiver.
J'avais fait lire, en parallèle, le scénario à quelques amis dont j'étais curieux de connaitre les avis réfléchis. Bien m'en a pris.
Petite digression à ce sujet. Bien souvent, je discute avec des auteurs-réalisateurs qui considèrent le scénario de leur film comme leur propriété exclusive. Ils ne le montrent à personne, écrivent et réécrivent dans leur coin, et lorsqu'ils sentent que c'est bon, ils lancent la production du film.
C'est un choix qui met de côté le postulat respecté que "faire un film" est un acte collaboratif par excellence. Le réalisateur n'est pas seul à bord. Dans ce cas, pourquoi ne pas recueillir les avis des uns et des autres, de sorte à ce que le scénario final soit la somme des meilleurs remarques / idées / suggestions de toute une équipe ?
D'autant plus que pour le réalisateur, c'est tout bénef.
En admettant que je connaisse personnellement Charlie Kaufman (http://www.imdb.com/name/nm0442109/) et qu'il ait la mansuétude de me souffler 2-3 idées géniales çà l'oreille pour mon prochain film, le film en question restera un film "de" Gilles Guerraz. C'est ça le bon côté des choses lorsqu'on porte la casquette de réalisateur.
Les gens disent "t'as vu ce film génial de machin bidule ?? Il est trop fort ce réal...", oubliant par là même le travail du scénariste, du chef op, des acteurs, etc...
En contrepartie, lorsqu'un film connait de GROS problèmes de production, souffre d'un tournage chaotique et est laminé au montage (exemple : Babylon A.D. de Kassovitz), c'est le réalisateur qui en portera la responsabilité aux yeux du grand public.
Comme dirait l'autre, "c'est de bonne guerre".
Mais revenons à nos moutons.
M'inspirant du grand (pas par la taille) Marty Scorsese qui, ne trouvant pas comment conclure son fameux "After Hours" (1985), alla trouver son ami Michael Powell (réalisateur et mari de Thelma Schoonmaker, monteuse historique (et inspirée) de Scorsese) qui lui suggéra la fin telle que nous la connaissons, c'est avec plaisir que je recueillai les avis de mes camarades.
(Mes plus sincères excuses pour la longueur démesurée de la phrase précédente)
L'opération porta ses fruits, et me fit rebondir sur de nouvelles idée, que je m'empressai de faire suivre à mes scénaristes d'outre atlantique. Ils grincèrent poliment des dents (il n'est jamais agréable de se remettre au turbin lorsque l'on pensait que tout était terminé) et se remirent au travail sans trop se faire prier.
A l'heure où j'écris ces lignes, j'attends donc de pied ferme le 6e jet du scénario. Rien de révolutionnaire toutefois, il s'agita simplement de préciser la motivation de certains personnages, d'affiner la caractérisation d'autres personnages, de faire la chasse aux "Deus Ex Machina" aussi petits fussent-ils et d'assurer une parfaite cohérence du récit.
En clair, on est en train de "resserrer les boulons".
Plus d'infos très bientôt...